Le 26 février 2022 à 22h19 heure française, Anonymous annonce avoir pris le contrôle de certaines des principales chaînes de télévision russes. Il s’agit là d’une conséquence de la cyberguerre déclarée par le groupe de hackers à la Russie quelques heures après le début de son offensive en Ukraine. La veille, plusieurs sites web du gouvernement de Vladimir Poutine avaient également été mis hors service.
Côté ukrainien de nombreux sites et services de banques et d’institutions ont également été mis hors service par des cyber-attaques prêtées à la Russie, l’une des nations les mieux préparées en matière de cyberguerre et disposant de “milices” reconnues dans le monde entier.
Si l’hypothèse d’un conflit armé impliquant les pays européens est écartée par tous les experts, peu évoquent le risque d’une cyberguerre dans laquelle les pays occidentaux seraient entrainés malgré eux. Et pourtant, c’est probablement la première menace concrète qui pèse aujourd’hui sur notre économie et aucune entreprise n’est à l’abri de ses lourdes conséquences.
La réponse à la déclaration d’Anonymous, premier acte “officiel” allant dans le sens d’une mondialisation du conflit numérique, ne s’est pas faite attendre longtemps. Parmi de nombreux signaux russes, celui du groupe Conti inquiète particulièrement. Le spécialiste du ransomware – logiciel malveillant qui prend en otage des données en les chiffrant – qui a engrangé à lui seul 180 millions de dollars en 2021 a publié un communiqué dans lequel il promet de défendre la Russie. Le groupe russe déclare qu’il est opposé à la guerre en Ukraine mais qu’il rendra coup pour coup s’il détecte des attaques contre des infrastructures critiques en Russie.
Perte de données critiques, mise hors service des sites web, serveurs et systèmes informatiques… Quels que soient la taille et le secteur, les risques sont nombreux et très concrets pour les entreprises européennes. Les grands groupes se préparent depuis plusieurs années à cette cyberguerre où aux menaces qu’elle représente mais pour une PME les conséquences d’une attaque par ransomware, fishing ou toute autre méthode utilisée peuvent être dramatiques.